- L’étranger 2017 : un chapitre de la réécriture
Dans le cadre de leur projet i-voix, les élèves de première L se sont donné le défi de réécrire le roman L’étranger d’Albert Camus à travers Instagram, le fameux réseau social de partage d’images. Il s’est agi pour eux de regarder le monde à travers les yeux du héros Meursault pour mieux s’approprier la vision de l’homme qu’offre à travers lui le romancier.
Pour aborder la notion d’image mentale, les élèves ont visité l’exposition Babeth Rambault à la galerie pédagogique de l’Iroise.
- Visite de l’exposition Babeth Rambault
Chaque groupe a ensuite réécrit un chapitre du roman à travers une dizaine de photographies, personnelles ou personnalisées, originales ou transformées, accompagnées de légendes, de hashtags, d’émoticônes. Pour chaque chapitre du roman, un compte Instagram a été créé : les photos légendées y ont été publiées via smartphones.
- Fabrique d’images
- Lire-écrire-publier à l’heure des smartphones
La création s’est prolongée par une séance de réflexion en classe. Les élèves ont analysé leur réécriture collective pour mettre à jour les caractéristiques essentielles du personnage que révèlent ces images mentales, ces « selfies paradoxaux » : un regard plus qu’une psychologie, des sensations plus que des sentiments, un rapport au temps en évolution tout au long du roman …
A partir de leurs jeux sur la rhétorique de l’image, en écho aussi à leurs propres usages, ils ont tiré des enseignements sur l’écriture à l’heure numérique pour montrer notamment combien s’y opèrent stylisation et invention de soi : « chaque jour sur les réseaux sociaux, chacun se donne à voir comme personnage dans un roman collectif en train de se tisser, chacun devient auteur de lui-même ». Autrement dit, en créant l’identité numérique d’un personnage fictif, les élèves ont réfléchi sur la fabrication de leur identité numérique réelle.
Les créations et la vidéo-synthèse de pratique réflexive sont accessibles en ligne.