« poémons-nous » - 3

• Elif Shafak , Soufi mon amour, 2010, 10/18

« Vous pensez que vous ne pouvez plus vivre. Vous pensez que la lumière de votre âme s’est éteinte et que vous resterez dans le noir à jamais. Mais quand vous êtes engouffré dans une obscurité aussi épaisse, quand vos deux yeux sont fermés au monde, un troisième œil s’ouvre dans votre cœur. Alors seulement, vous vous rendez compte que la vision entre en conflit avec votre connaissance intérieure. Aucun œil ne voit aussi loin et aussi profondément que l’œil de l’amour. Après le deuil vient une autre saison, une autre vallée, un autre vous. Et l’être aimé qu’on ne trouve nulle part, vous commencez à le voir partout. Vous le voyez dans la goutte d’eau qui tombe dans l’océan, la grande marée qui suit les phases de la lune ou le vent du matin qui répand ses doux parfums ; vous le voyez dans les symboles de géomancie sur le sable, dans les particules de roche qui scintillent au soleil, dans le sourire d’un nouveau né ou dans la pulsion de vos veines. Comment pouvez-vous dire que Shams n’est plus, quand il est partout et en chaque chose ? »

« C’est la Règles numéro quarante, dit-elle lentement : une vie sans amour ne compte pas. Ne vous demandez pas quel genre d’amour vous devriez rechercher, spirituel ou matériel, divin ou terrestre, oriental ou occidental…Les divisions ne conduisent qu’à plus de divisions. L’amour n’a pas d’étiquettes, pas de définitions . Il est ce qu’il est, pur et simple. « l’amour est l’eau de la vie. Et un être aimé est une âme de feu !L’univers tourne différemment quand le feu aime l’eau ».

Proposé par Mme Isabelle BARS