Une journée en presqu’île de Crozon

Le samedi 21/03/2015, les lycéens de l’Iroise et leurs correspondants américains ont passé une journée dans la presqu’île de Crozon pour faire du char à voile.

Une journée d’excursion a été programmée le samedi 21 Mars en presqu’île de Crozon pour les Américains et leurs correspondants français. La balade a commencé par la pointe de Pen Hir et les Tas de Pois à Camaret. Le soleil commençait à dissiper la brume mais la visibilité était mauvaise et ceux qui espéraient voir la Gaspésie canadienne en face ont été déçus… Une petite explication sur la Croix de Lorraine qui dresse son architecture hitléro stalinienne face aux tempêtes et nous voilà repartis pour voir les alignements mégalithiques de Lagatjar. Cela tombe bien, Renée (la professeure de Français américaine) a fait un cours sur ces pierres levées. Ces menhirs ont beau être contemporains de ceux de Carnac,et des millénaires nous contempler du haut de leur grandeur, cela ne déclenche pas l’enthousiasme de la foule ! Tant pis !

Nous reprenons le car pour un arrêt à la biscuiterie de Camaret. Il est déjà 11heures et nos goélands affamés se jettent sur les gâteaux offerts à la dégustation : galettes, palets et croquants, tous plus succulents les uns que les autres, jusqu’au summum de l’extase : le kouign aman. Celui de Camaret a vu sa réputation déborder de la presqu’île : grâce à moi, il est connu jusqu’à Marseille , Toulon , le Québec et la Réunion.! Petit cours de préparation de kouign aman fourni par le pâtissier maison et suivi par une dégustation . Un petit tour dans la boutique pour acheter souvenirs ou boîtes de biscuits et nous repartons pour le centre nautique de Telgruc sur mer qui nous attend pour une séance de char à voile.

Voilà un sport que les Américains ne pratiquent pas à Milwaukee : il y a bien quelques plages le long du lac Michigan mais pas de sable bien dur qui permet un roulage en douceur ! Pas le temps de contempler la marée super basse (coefficient 119, c’est la marée du siècle !!!) et la plage superbe : les élèves volontaires s’équipent de leurs combinaisons de Schtroumpfs (les projections de sable et d’eau de mer vous trempent rapidement) et vont écouter les règles de sécurité dispensées par les moniteurs. Au top, tout le monde se rue sur un char et tente le départ. Un peu mou, le départ, tout le monde n’ayant pas compris immédiatement qu’un départ face au vent est voué à l’échec, qu’il faut se placer au près et serrer les écoutes….Brett (le professeur américain) est parti à fond la caisse mais se trouvera bloqué au virage par manque de vitesse. Au fond là-bas, je vois 2 élèves qui font la course et qui se rentrent dedans. Résultat : un superbe vol plané et une fesse bien endolorie qui causera quelques soucis à son propriétaire chaque fois qu’il voudra s’asseoir ! Abandon de Brett qui veut aller à la rencontre des bigorneaux sur les rochers avant que la mer ne les recouvre (mais qu’est-ce qu’il aime dans ces animaux caoutchouteux ????).

Au bout d’une heure et demie, les élèves nous reviennent avec les mains râpées et raides (tirer sur les écoutes sans gants est pénible !). Il est l’heure de profiter du pique nique : sur la plage, au soleil, nous contemplons benoîtement l’eau qui remonte bien vite : les moniteurs ont juste le temps de remonter les chars à voile au sec avant de devoir travailler les pieds dans l’eau. La maman d’Erwan Bekkari (un élève de TL de l’an dernier qui s’est joint à nous pour parler Anglais) a fait des briwouatts et Erwan les fait goûter à tout le monde….Waouh, qu’ils sont bons , pas trop sucrés , pas trop gras, que Mme Bekkari trouve ici l’expression de ma gourmandise reconnaissante !

Pas de temps pour une petite sieste postprandiale, nous sommes attendus aux Vieux Métiers Vivants d’Argol. Des volontaires nous y attendent pour nous expliquer les vieux métiers d’autrefois. Ces anciens ont une pêche d’enfer, bousculent les élèves pour les obliger à répondre, posent sans arrêt des questions pour solliciter leur attention et les font rire par leurs plaisanteries bon enfant. J’avoue que je n’ai pas boudé mon plaisir moi non plus. Un regret : certains jeunes Américains qui n’avaient que 2 ans de Français à leur actif, ont eu du mal à suivre les explications. Heureusement que le forgeron était hollandais et préférait s’exprimer en Anglais, ils auront au moins eu une séquence compréhensible.

Il est déjà 17h, il faut arracher Brett à son sempiternel café et songer à rentrer. Au final, une journée bien remplie, ensoleillée, ventée juste ce qu’il fallait, des professeurs épuisés mais heureux, des élèves crevés mais prêts pour une soirée d’adieu (les Américains s’en vont le surlendemain). A dans 2 ans, même lieu pour une autre séance sportive.

Une professeure d’anglais