11 martyrs du groupe ELIE

TEXTE POUR LA COMMÉMORATION DE L’EXECUTION DU GROUPE ELIE LE 10 DÉCEMBRE 2021 lue par Aurégan

Nous commémorons aujourd’hui la mémoire de 11 hommes, qui avaient entre 19 et 38 ans le jour de leur exécution au Mont Valérien, à Paris, il y a exactement 80 ans, le 10 décembre 1941.

Ils étaient membres du groupe Elie, l’un des premiers groupes de résistance bretons, qui s’est constitué dans les premiers mois de l’occupation en 1940. C’était un groupe de femmes et d’hommes ayant refusé l’occupation allemande, rassemblés à l’initiative de Louis Elie, entrepreneur de transports, dit le Patron.

Ils étaient environ 70, et nombreux étaient ceux qui habitaient le quartier Saint Martin. Louis Elie, sympathisant du Parti social Français du colonel de La Rocque, et ses camarades ont sans doute perdu leurs illusions sur le double jeu qu’ils prêtaient au maréchal Pétain. Ils ont décidé de prendre les armes et de résister à l’occupation allemande, en adhérant aux idées gaullistes. Parmi les 75 membres du groupe, chacun mettait à profit ses qualités respectives, comme par exemple Georges Bernard , journaliste à Ouest-éclair, surnommé « le rédacteur » ou Robert Busillet qui travaillait dans un studio de photographie.

Le groupe s’est illustré brièvement , 6 mois seulement, mais intensément. Ils ont risqué leur vie pour aider des parachutistes anglais, mais ils ont aussi monté une opération pour libérer des prisonniers de Pontaniou, récupéré des armes, recruté de nouvelles personnes, attaqué la batterie DCA allemande de la rue Carnot . Malheureusement, en mai 1941, le groupe est démantelé : 38 membres sont arrêtés par l’Aussenkommando puis détenus à la prison du Bouguen. Louis Elie et ses camarades de Résistance sont ensuite transférés à la prison de Fresnes dans laquelle ils attendent leur procès pendant de longs mois de mauvais traitements. Accusés de "menées gaullistes", d’aide à l’ennemi et d’espionnage , onze des leurs apprennent leur condamnation à mort, certains d’entre eux ont à peine le temps d’écrire une lettre à leur proches.

Emmenés au Mont Valérien ils sont exécutés dans l’après-midi du 10 décembre 1941. Ils ont reçu à titre posthume la croix de guerre 1939/1945, et la médaille de la Résistance . En hommage à ces Résistants une rue brestoise porte leur nom depuis 1945. Il s’agit de la rue des Onze martyrs et cette stèle a été apposée en 2003 pour que l’on n’oublie pas leur engagement et celui de leurs amis morts en déportation.

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